Grossesses prolongées : vécu des patientes (2019)

Quand la grossesse se prolonge au-delà de la « date prévue » de l'accouchement : perception et vécu de ce temps d'attente particulier par les patientes (2019) (en collaboration avec Marion MOSSET, étudiante sage-femme)

Les éléments de ce résumé sont directement tirés du mémoire de M. Mosset (accessible via le lien en bas de cette page).

Résumé

Contexte

« La durée de la grossesse chez l’être humain reste à ce jour difficile à déterminer au jour près avec certitude. Elle est estimée entre 280 et 290 jours à partir du premier jour de la date des dernières règles. […]. Il est essentiel de connaître la date à laquelle doit débuter la surveillance de la fin de la grossesse car la grossesse prolongée […] est associée à une augmentation des risques maternels, fœtaux et néonatals (mort in utero, asphyxie périnatale, complications neurologiques chez le nouveau-né…). […]. Si la grossesse se poursuit au-delà de 42SA+0J, on parle alors de « terme dépassé ».

[…] Un audit de pratiques professionnelles a été réalisé dans les Pays de la Loire de septembre à décembre 2018 afin d’évaluer la conformité du suivi des grossesses prolongées selon les recommandations de la pratique clinique du CNGOF et d’analyser la morbidité maternelle et néonatale au cours de la grossesse prolongée dans une cohorte de 662 patientes. Elle a été réalisée avec l’appui du réseau de périnatalité, le réseau sécurité naissance.

Cette étude ne prend cependant pas en compte le ressenti des patientes durant ces derniers jours de la grossesse. C’est pourquoi, il nous a paru intéressant de le faire en ayant pour objectif d’analyser le vécu et la satisfaction des femmes suivies dans cette période de grossesse prolongée entre 41 et 42 SA et dans un second temps, de connaître les éléments qui y participent.

Notre travail aura donc pour objectif de répondre à ces questions : Quel est le ressenti, le vécu de ce temps de surveillance de la grossesse prolongée par les patientes ? Pensent-elles que cette surveillance est rassurante ou au contraire plutôt contraignante ? Estiment-elles être satisfaites de ce suivi ? Existe-t-il des acteurs qui influencent positivement ou négativement ce vécu ? Peut-on vraiment dire qu’il y a une différence de vécu passé 41SA, où est-ce juste « la fin de la grossesse » ? Retrouve-t-on des éléments de ressenti lors de la grossesse prolongée que l’on ne retrouve pas chez les femmes qui n’ont pas dépassé le terme de leur grossesse ? »

Objectif(s)

Évaluer le vécu, et en conséquence la satisfaction des femmes durant cette période de grossesse prolongée, et secondairement connaître les éléments qui y ont participé.

Méthode

Il s’agit d’une étude monocentrique descriptive prospective ayant inclus 103 patientes entre juillet et octobre 2019. L’étude s’est basée sur la distribution de deux questionnaires anonymes à deux temps différents de la prise en charge : le premier était distribué à l’issue de la consultation de terme, et le second durant les suites de naissance.

Résultats

Le vécu de la période de grossesse prolongée est plutôt bien vécu par la majorité des patientes. Le vécu de la consultation du terme et du suivi semble influencer de façon importante le vécu des derniers jours : ils sont estimés comme « bon » voire « très bon » par les patientes respectivement à 92 % et 94 %.

Les éléments ressortant de ce suivi comme influençant de façon importante le vécu de la grossesse prolongée concernent l’information donnée sur le suivi, le sentiment de concertation avec les professionnels et le sentiment d’écoute perdurant le long de la prise en charge qui sont évalués comme « bon » voire « très bon » respectivement à 84 % (p= 0,03), 77 % (p=0,05) et 90 %. Le mode de « mise en travail » des patientes influence aussi le vécu de la grossesse prolongée (p=0,04).

Conclusion

La période de grossesse prolongée semble plutôt bien vécue pour la majorité des patientes, même si elle semble l’être de moins en moins bien quand la grossesse se prolonge. Elle est influencée par de nombreux facteurs et en particulier dès le début du suivi organisé pour la surveillance de la grossesse prolongée. Le mode de « mise en travail » des patientes impacte aussi le vécu des derniers jours et notamment dans le cas du déclenchement.

Liens et documents

Mémoire présenté et soutenu par Marion Mosset (directeur de mémoire : Dr. Chloé Arthuis) : http://archive.bu.univ-nantes.fr/pollux/fichiers/download/375092ec-db05-4f44-8948-422db85b93bd

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